Georges Martin - co-fondateur du DROIT HUMAIN

Georges Martin (1844-1916)

Publié le 13 août 2023Mise à jour le 19 mars 2024

Si Maria Deraismes a été par son initiation le point d’ancrage de la maçonnerie féminine, Georges Martin a été véritablement le constructeur de la franc-maçonnerie mixte et le créateur de l’Ordre international Mixte LE DROIT HUMAIN. Ses qualités propres et ses engagements personnels de citoyen ne pouvaient que l’amener à une activité résolue et efficace en Franc-Maçonnerie.

Georges Martin naît le 9 mai 1844 à Paris, mais avec des racines solognotes, d’un père pharmacien. Instruit chez les Jésuites, élève très brillant, il inquiète vite ses maîtres par son manque de docilité et ses idées révolutionnaires parmi lesquelles il prône l’égalité de l’homme et de la femme.

Lauréat du baccalauréat es-lettres en 1861 puis es-sciences en 1863, il se consacre aux études de médecine par besoin de se dévouer aux autres. Parallèlement, il s’investit dans la vie publique, propagandiste infatigable et dévoué des idées républicaines, prêchant l’action et l’exemple. C’est durant cette période qu’il rejoint Garibaldi, en 1866, en Italie. Revenu en France, il reprend ses études de médecine à Montpellier puis à Paris où il obtient en 1870 le titre de docteur en médecine. Il y exerce son métier pendant dix ans et mérite le nom de « médecin des pauvres », oubliant souvent le versement de ses honoraires. Homme d’action, il l’est dans l’application de ses idées libérales et républicaines.

En 1866, il crée le service sanitaire. En 1874, il est élu au Conseil municipal de Paris, et sera réélu à trois reprises. – Il est nommé au conseil de surveillance de l’Assistance Publique et y propose de nombreuses réformes. En 1884, il est élu président du Conseil général de la Seine et en 1885, sénateur de ce même département. Dans les années 1890, après un échec électoral, il quitte Paris pour revenir dans sa propriété de Lamotte Beuvron en Loir et Cher. En 1897, il est élu au Conseil général dans son canton et réélu jusqu’à sa mort. Georges Martin, athée, rationaliste respecte les croyances des autres. Cependant il reste critique face aux religions dont il pense qu’elles ne sont qu’un outil de division entre les hommes.

Il défend ses idées pour le triomphe de la Vérité, vérité qu’il appelle Justice. Il ne faut donc pas s’étonner que, parallèlement, il s’investisse en Franc-Maçonnerie. Il est initié dans la loge « Union et Bienfaisance » au Rite Ecossais Ancien et Accepté mais il est convaincu que la maçonnerie ne peut être constructive qu’en y introduisant les femmes. Il essaie d’abord de faire évoluer la maçonnerie masculine. Il fait longtemps confiance aux loges masculines pour entreprendre l’initiation des femmes. Pourtant après les problèmes soulevés dans la loge « Les Libres Penseurs du Pecq » par l’initiation de Maria Deraismes, il comprend qu’il faut créer quelque chose de neuf. Il y travaille sans relâche. Sa ténacité, sa volonté triomphent des obstacles.

Avec Maria Deraismes, il crée la « Grande Loge Symbolique Ecossaise LE DROIT HUMAIN» en 1893 avec l’aide des premières femmes qu’elle a régulièrement initiées, dont Marie-Georges Martin qu’il épouse en 1889.Il ne veut pas prendre la direction de cette première loge, ni par la suite la présidence de l’Ordre Maçonnique à la création duquel il a véritablement contribué, mais dans les deux cas, il en fut un orateur remarqué. Son opiniâtreté lui permet de maintenir et de développer cette structure grâce à ses qualités d’organisation, à ses convictions et sans doute à son caractère entêté… mais pour de belles causes.

Le couple Martin n’a pas d’enfants, aussi Georges Martin décide-t-il de faire don de sa fortune après la vente de son hôtel particulier parisien et de sa maison de campagne pour la construction de la maison du DROIT HUMAIN, siège de l’Ordre, au 5 de la rue Jules Breton à Paris où il meurt le 1er octobre 1916 dans le petit appartement qu’il s’y était réservé.