(1910 – 2006)
Paquita Claude ou le théâtre d’avant-garde
Une de ses amies la décrit ainsi : « C’était une femme plutôt petite, mince, brune, les cheveux coupés au carré. Elle impressionnait les femmes et son charme ne laissait pas indifférents les hommes.
Initiée dans la Loge Concordia à 18 ans, mariée à 20 ans, mère à 21 ans, divorcée à 26 ans, résistante à 30 ans : quelques dates d’un parcours de femme engagée.
Engagée toute sa vie dans l’action politique et dans la cause des femmes. Remariée deux fois à des personnalités du théâtre : Georges Hébert d’abord, André Villiers ensuite.
Le théâtre a été sa passion, sa vocation, la politique a été son combat, la maçonnerie a été sa foi. »
Elle s’est engagée en Résistance dès le début de la guerre, dans le réseau Libération Nord. Après la guerre, elle défend les mêmes valeurs dans le groupe « Libération par la culture ».
Elle s’est engagée en politique, au parti socialiste. Elle a collaboré au journal « Femmes » et s’est présentée aux élections municipales du 9e arrondissement.
Elle s’est engagée dans la vie artistique, comme actrice mais surtout comme directrice de théâtre. Elle a commencé par diriger le théâtre La Bruyère, puis a créé avec son compagnon André Villiers le Théâtre en rond (Actuel “L’Européen”), où les spectateurs entourent la scène, une conception d’avant-garde.
Paquita habitait un petit hôtel particulier un peu délabré, avenue Frochot, qui avait appartenu à Toulouse Lautrec, près de la demeure de Renoir. Elle avait comme voisins Django Reinhardt et la cantatrice Régine Crespin, dont le chat, Othello, venait souvent lui rendre visite.
Paquita Claude a beaucoup marqué par sa forte personnalité sa Loge Concordia, dont elle a été vénérable, qui lui a rendu, après sa mort en 2006, un vibrant hommage.
Cette biographie doit tout à Jacqueline A, qui a bien connu Marguerite Martin, Paquita Claude et sa fille, et que nous remercions chaleureusement.
Les archives du Théâtre en rond sont déposées à la Bibliothèque nationale, rue de Richelieu.