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Les francs-maçons organisent une conférence au Havre mercredi : « Évitons les fantasmes »
L’ordre maçonnique mixte international le Droit humain propose une conférence publique mercredi 3 juin à l’université du Havre. Interview de Michel Meley (entré il y a vingt-cinq ans dans cet ordre), président du Conseil national invité par les trois loges havraises du Droit humain.
Les conférences sur la franc-maçonnerie se multiplient. Il est important aujourd’hui de se montrer ?
« Tout d’abord, je réponds à une invitation du Droit humain du Havre même si cela correspond à un souhait de ma part. Cette année, une trentaine de conférences sont prévues. Il est essentiel de faire savoir ce que nous ne sommes pas et ce que nous sommes. Notre ouverture vers le monde profane est fait pour éviter et lever les fantasmes et les préjugés. Si nous ne faisons rien, ce petit travail qui consiste à répandre nos idées ne s’enclenchera pas. Il y a eu un coup d’accélérateur qui a permis d’étendre les vérités depuis quelques mois. »
Parce que votre ordre se sent interpellé par le débat actuel ?
« Les récents événements ont nécessairement participé à un nouvel intérêt pour ce que nous faisons et pour ce que nous prônons, comme les valeurs liées à la laïcité et à la république. Chez nous, il n’y a pas de consigne politique donnée aux membres. Notre travail maçonnique nous pousse à nous interroger sur les débats de société actuels par le biais par exemple de la commission perspectives sociétales qui a vu émerger un texte sur le « vivre ensemble républicain ». D’autres thèmes reviennent régulièrement comme les droits des enfants et l’égalité hommes/femmes, qui impliquaient nos fondateurs. »
Votre conférence tournera autour du Droit humain ? Pourquoi plus cet ordre qu’un autre ?
« Naturellement, parce qu’il y a d’abord la mixité. Le Droit humain a été originellement créé pour ça. C’est la première structure maçonnique créée en 1893 à avoir accepté les hommes (33 %) et les femmes (67 %). C’est « une expérience particulière ». On peut considérer que c’est un apport par rapport aux travaux monogenres : les intuitions, les imaginations ne sont pas les mêmes. »
La franc-maçonnerie n’est pas accessible à toutes les femmes. Il n’y a pas un certain retard par rapport à la société ?
« Il y a la Grande loge féminine. Nous proposons la mixité. Il y a des loges purement féminines ou masculines. Rien ne me dérange. C’est leur choix. Mais, la franc maçonnerie mixte, c’est ce qui a ouvert le mouvement maçonnique aux femmes. Et, elles ont le choix d’aller où elles le souhaitent. »
Il est courant d’entendre que vous avez toujours une très forte influence.
« C’est l’analyse historique qui remonte à la IIIe République. Et certaines lois promulguées l’ont été grâce à l’appui des francs-maçons. Mais, on ne peut pas dire que la franc-maçonnerie fait la politique de la France. Nous devons être un laboratoire d’idées tout en restant humbles. Notre atout est de pouvoir analyser et réfléchir en toute sérénité en dehors des débats polémiques et enflammés. »
Propos recueillis par Patricia LIonnet
Conférence publique de Michel Meley « Être franc-maçon au Droit humain. Pourquoi et comment ? Mercredi 3 juin à 18 h à l’université du Havre (amphithéâtre n° 2) 25, rue Lebon. conf. dh2015@gmail.com