L’Intelligence Artificielle : Risques et Opportunités

Intelligence Artificielle Risques et Opportunités (Version PDF)

La plupart d’entre nous disposent d’un smartphone («téléphone intelligent»), doté d’outils de traduction, de synthèse ou de reconnaissance vocale aux performances proches de celles des meilleurs de nos contemporains.
L’Intelligence artificielle (IA) permet de réaliser des tâches habituellement dévolues à des humains et cela, grâce à des automates, logiciels ou mécaniques, qui ont appris à les singer.

Pourquoi LE DROIT HUMAIN s’intéresse-t-il à ce sujet?

Les francs-maçons du DROIT HUMAIN attachent une attention particulière à ce que le progrès bénéficie à tous les hommes et femmes, notamment les moins favorisés et que ses effets négatifs soient maîtrisés et maintenus à l’abri de tout intérêt et dogme. Ce sont ces usages qui déterminent l’Intelligence Artificielle et la robotique, remèdes ou poisons. Cette fiche expose les promesses et les craintes qu’elles engendrent.

De quoi parle-t-on?

L’intelligence artificielle fait l’objet de définitions et d’usages très variables.
Les informaticiens la désignent comme techniques de programmation ou de gestion d’informations, inspirées du fonctionnement du cerveau humain, notamment l’apprentissage qui permettent à un automate logiciel d’enrichir dynamiquement ses connaissances et donc ses capacités de résolution de problèmes.
L’intelligence fait référence à des «dons» développés et entretenus par un apprentissage sélectif (démonstrations mathématiques, maîtrise des langues, diagnostics, pilotage d’un engin complexe…) . Plus banalement, elle aide aussi les humains à réaliser des tâches fastidieuses comme l’identification rapide d’une personne, d’une idée, d’une photographie, d’une citation, d’un visage, d’indices, parmi des multitudes.
Trois autres notions y sont souvent associées : l’autonomie permettant d’apprendre puis de réaliser une tâche seul; la robotique, de réaliser des tâches matérielles; et enfin le bigdata, d’extraire des connaissances fiables de grandes quantités d’informations.

La promesse de l’Intelligence artificielle.

L’Intelligence Artificielle bénéficie, en Occident, du mythe de l’Intelligence. Le caractère artificiel, synthétique, de l’I.A., au-delà de la rapidité calculatoire, laisse entrevoir la possibilité de la personnaliser au travers d’un apprentissage correspondant aux valeurs des groupes humains comme ce fut le cas lors de la domestication des animaux.
La faculté de répétition infinie de la machine ouvre aussi des voies nouvelles en matière d’entrainement, éducation et de rééducation tant intellectuelle que psychomotrice. Des robots anthropomorphes pourraient permettre à des personnes de désapprendre la violence psychique ou physique en rééquilibrant progressivement une relation sans qu’un soignant n’en subisse les désagréments.
C’est dans le domaine de la santé, avec les robots d’exploration et d’intervention sur les patients et avec les progrès réalisés sur l’amélioration de la locomotion, avec l’implantation de puces intelligentes sur des organismes blessés que les avancées “sociales” sont, sans doute, les plus appréciées.

Les craintes véhiculées par l’Intelligence artificielle.

Tous s’accordent pour constater la vulnérabilité des I.A. aux cyberattaques, de la possibilité de l’entrainer à la malveillance ou de la détourner et même sur la possibilité que spontanément des I.A. tentent de nuire aux humains ou à certains d’entre eux, à l’image de nombreux mythes ancestraux.
A long terme, le recours aux I.A. modifiera certaines des aptitudes humaines, l’évolution faisant disparaître les organes et fonctions devenues inutiles. Il se pourrait que les humains deviennent dépendants de machines pour comprendre ou accéder à la connaissance ou pour la transmettre tout comme l’utilisation des systèmes GPS conduit à la disparition de la capacité à s’orienter avec une carte routière. Ainsi, les métiers basés sur des apprentissages et liés à des problématiques répétitives sont naturellement voués à la disparition.
Enfin, il y a lieu de s’interroger sur l’accessibilité à ces techniques par tou.te.s, notamment les plus fragiles et les plus pauvres, afin que l’assistance qui leur serait accordée leur soit réellement profitable.

La réalité des I.A.

La supériorité de l’I.A. sur celle de l’homme n’est avérée que pour des tâches très précises et l’évolution des technologies ne permet pas d’envisager avant quelques dizaines d’années des« humains synthétiques », aussi polyvalents que ceux que l’évolution a mis si longtemps à mettre au point.
En termes financiers, l’I.A. est très rentable pour l’employeur qui substitue des automates à des humains. En termes d’exploit technologique, elle offre au technicien le sentiment d’égaler voire de dépasser les performances qui sont, selon nos référentiels, d’essence divine ou le résultat de millions d’années de tâtonnements de l’évolution. L’entrepreneur récolte les dividendes de son ingéniosité et s’enrichit d’autant.
En revanche, si l’on mesure le bien-être en intégrant le lien social ou la santé tous les modèles ne se valent plus. Il nous faut alors définir une véritable éthique de mise en œuvre de l’I.A.

L’I.A. et sa construction au travers de l’apprentissage.

Si certaines connaissances sont considérées comme objectives (environnement physique), d’autres (faits historiques, croyances, préférences, coutumes …) peuvent être le sujet de polémiques et leur apprentissage conduire à des dérapages comme celui du robot Tay de Microsoft, devenu raciste en quelques heures.
L’apprentissage humain se différencie de l’apprentissage artificiel en ce qu’il est normalement supervisé par un parent ou un référent qui, en fonction de son expérience et de ses Valeurs, corrige ou plus exactement commente les efforts de l’apprenti (éducation au sens educere, conduire). Un mythe destructeur a fait croire que l’apprentissage non supervisé était possible, sans référence, sans supervision, l’apprenti à l’état de nature s’élevant sans contrainte (éducation au sens educare, pendre soin).
Pour les humains, l’expérience nous démontre qu’educere est un préalable indispensable à educare, afin de forger l’ossature d’une personnalité, d’un individu autonome, majeur.

Propositions de gouvernance de l’IA.

L’I.A ne doit pas échapper au droit humain ; d’où les propositions suivantes:

La variété des humains : Les I.A. doivent acquérir leurs connaissances selon les ordres de valeurs chères à E. Morin : l’Espèce (règles universelles interdisant à un robot de nuire aux humains et à l’essence de notre humanité), les Sociétés (ce qui relie les humains par le consentement, de la nation aux religions en passant par les partis, associations ou la famille) et enfin l’individu. La formalisation et l’implémentation de ces valeurs constituent un gisement de création des valeurs économique et humaine qu’il est urgent de développer afin de ne pas nous voir imposer celles de tiers.

Responsabilité des fournisseurs et utilisateur d’I.A. : Les fournisseurs des IA doivent être civilement et pénalement responsables des valeurs inculquées et de leurs conséquences.

• Égalité en droit : Les apprentissages des I.A. destinées aux groupes les plus fragiles doivent être développés à la charge de la collectivité.

• Respect de la vie privée : les I.A. doivent en permanence être à l’écoute de leur environnement pour répondre aux sollicitations des bénéficiaires dont la confiance doit être garantie par des mécanismes de protection imaginés, étudiés, éprouvés, homologués par des acteurs garants du bien commun.

• Autonomie à long terme : I.A. et robotique doivent être imaginées et régulées, afin d’être réversibles.

• Responsabilités sociétales : Le recours à des IA pour prendre des décisions peut induire des discriminations voire des exclusions et une ostracisation par l’algorithme, qu’il convient de corriger.

• Éducation : La maîtrise, par la connaissance et l’expérimentation des IA. et de la robotique, est le meilleur rempart contre la peur injustifiée et l’enthousiasme naïf. Elle doit être une priorité.

En Conclusion

Si l’I.A. et la robotique développent les compétences des laboratoires, entreprises et utilisateurs, il est acquis qu’elles vont profondément modifier le mode de vie des humains. C’est pourquoi il est nécessaire que les futurs utilisateurs s’y initient et les expérimentent afin d’en faire des outils au bénéfice de l’Humain. Pour cela, s’ils ne sont pas humains, c’est, néanmoins avec un regard fraternel que les robots doivent être “activés”. L’approche de Rabelais sur la science reste d’actualité : “Science sans conscience n’est que ruine de l’âme.”

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