Une jeune femme cultivée, douée d’un élégant brin de plume qui fut invitée à donner une conférence devant un parterre exclusivement masculin.
Cette érudite s’apprêtait à refuser la séduisante proposition, quand elle eut connaissance d’un article de presse critiquant les femmes de lettres ; son auteur y postulait qu’une femme ayant des prétentions intellectuelles ou littéraires n’était en réalité qu’un homme déguisé.
Piquée au vif, elle accepta l’opportunité de cette conférence dont le brillant succès en appela d’autres.
Très impliquée dans le mouvement féministe qui se structurait, comme dans celui de la libre pensée, elle usa habilement de son érudition pour parler philosophie puis rapidement consacra ses interventions à l’affranchissement des femmes encore placées sous le joug du Code Napoléon.
Dans un pays, longtemps bâillonné, assoiffé de paroles sincères, devant un public chaque fois plus nombreux, ses discours eurent un énorme succès, lui permettant d’espérer une évolution favorable de la législation.
Le fruit de cet engagement fut une lente mais inéluctable reconnaissance des droits des femmes et des enfants. Quant au droit de vote des femmes ….il demandera encore plus de 50 ans de lutte opiniâtre.
Cette Française, éprise de justice et de liberté , fut initiée à la franc-maçonnerie en 1882, puis co-créatrice avec Georges Martin en 1893 de la première obédience maçonnique mixte au monde…..qui devait devenir quelques années plus tard l’Ordre Maçonnique Mixte et International Le Droit Humain.
Elle s’appelait Maria Deraimes.