Georges Martin
9 mai 1844 – 1er octobre 1916
Le 1er octobre 1916, Georges Martin, un des fondateurs de l’Ordre Maçonnique Mixte International LE DROIT HUMAIN, s’éteint rue Jules Breton à Paris.
L’homme d’action, républicain fervent, orateur reconnu, infatigable organisateur et unificateur du jeune DROIT HUMAIN, avait perdu de sa force physique, mais rien de ses convictions.
Le 26 juin 1916 il déclarait : « Ma tâche s’achève, et je ne verrai pas le couronnement de mon œuvre, mais vous, qui restez après moi, vous continuerez l’œuvre commencée. Restez unis et répandez la Vérité et la Lumière ».
Georges Martin et sa femme ont vendu tous leurs biens pour acheter et léguer le bâtiment qui est le siège du DROIT HUMAIN INTERNATIONAL, rue Jules Breton, dans le 13ème arrondissement de Paris. Quelques pièces du bâtiment leur étaient réservées.
Après son décès, dans un discours prononcé au temple de la rue Jules Breton puis au cimetière de La Ferté-Saint-Aubin, Marie Bonnevial dit ceci : « Parce qu’il était par excellence l’homme du Devoir, il avait une haute idée du Droit. Tout ce qui froissait le droit et la justice révoltait son esprit sincère. C’est ce sentiment qui nous valut le féministe qu’il était ».
Ce qui a distingué Georges Martin de tous ces républicains, fervents laïcs, souvent Maçons, inlassables combattants pour le progrès social, ce qui l’a distingué aussi des nombreux Maçons qui ont œuvré en ces temps à la construction d’une Maçonnerie libérée des dogmes, c’est un engagement maçonnique très particulier, novateur, posant l’égalité de l’homme et de la femme dans tous les domaines, y compris donc en maçonnerie. C’est quand il comprend et prend acte du blocage pour faire évoluer les organisations maçonniques existantes, et à cet égard il regrettera d’avoir perdu quelques années, qu’il envisagera avec Maria Deraismes, et d’autres Sœurs et Frères, de fonder un objet maçonnique non identifié, une Loge mixte.
Dès l’initiation inaugurale de Maria Deraismes, à laquelle il assiste et où il prendra la parole, Georges Martin s’adresse aux Frères de la Loge « Les libres penseurs » du Pecq : « L’avenir appartient aux hommes de progrès, vous êtes de ceux-là, l’avenir est à vous, à la maçonnerie mixte que vous venez de fonder ». L’initiation de Maria Deraismes, acte accompli par une Loge régulière, marque la transgression du « No Women ».Tradition, Transmission et Transgression se rassemblent en ce geste fondateur.
Partant de la mixité, Georges Martin et les pionniers en arrivèrent à l’idée d’un Ordre International pour proclamer LE DROIT HUMAIN sur toute la surface de la terre et dans toutes les sociétés. Il s’agit d’arriver à ce qu’hommes et femmes puissent « bénéficier, d’une façon égale, de la justice sociale dans une humanité organisée en sociétés libres et fraternelles ». Et cette utopie maçonnique nouvelle portera le nom de DROIT HUMAIN. Choix qui nous paraît étonnamment actuel.
Bientôt cent ans… Au Fondateur, à son opiniâtreté, à son désintéressement, à ses rêves et à sa force, les Francs Maçons de la Fédération française du DROIT HUMAIN comptent bien demeurer fidèles.
Absolument rien ne dit que le message universel porté par les mots DROIT HUMAIN soit dépassé au profit de pensées à courte vue, oublieuses des aspirations à la Liberté, à l’Egalité et à la Fraternité universelle.
C’est quand le travail de bas-fond effectué par certains semble parfois si proche de l’emporter chez bien trop d’humains, qu’il nous faut savoir trouver ce qui fera vivre aujourd’hui l’Idéal d’un Maçon comme Georges Martin, dans le monde comme il va, et comme il ne va pas.